La gestion du site

La gestion naturaliste de la tourbière a débuté en 1992 afin de mettre en œuvre les objectifs définis par les conventions et autres documents d’objectifs pour garantir la pérennité du site. Il s’agit en particulier de 3 axes :

  • Assurer en priorité le maintien des espèces et des milieux naturels présents.
  • Obtenir différents stades d’évolution pour chaque habitat naturel.
  • Ne pas accélérer l’écoulement de l’eau, et éviter autant que possible l’eutrophisation (apport excessif d’éléments nutritifs) de la zone humide.

Des investigations sur la faune et la flore, ainsi que la cartographie des milieux naturels, ont tout d’abord été nécessaires afin d’en apprendre plus sur la valeur patrimoniale de la zone humide. Quant aux suivis réguliers, ils apportent des informations sur « l’état de santé » des populations d’espèces et constituent des critères d’évaluation des travaux engagés. Ces études sont réalisées par des scientifiques, des salariés et des bénévoles compétents.

Pour restaurer les landes et les prairies humides menacées par le renfermement notamment dû aux saules, l’association a fait le choix d’y ajouter de la vie animale : un troupeau mixte composé de poneys et de vaches de race Bretonne pie noir. Ces animaux rustiques et de petites tailles sont adaptés aux sols pauvres et humides de la tourbière. En vous baladant dans Langazel, vous pourrez ainsi rencontrer les 2 ponettes camarguaises du nom d’Indri et Hogan, ainsi qu’une douzaine de pies noirs pâturant paisiblement nos prairies.

Cette expérience et cet apprentissage, débutés sur 7 ha, ont ouvert les portes à une activité agricole d’entretien au sein de l’Association de Langazel. Aujourd’hui, c’est près de 19 ha de prairies humides qui sont entretenus par pâturage et/ou fauche tardive. L’association possède le titre d’exploitation agricole et, pour mener à bien cette mission, il aura fallu installer plusieurs kilomètres de clôtures sur des terrains parfois très difficiles ainsi qu’acquérir l’ensemble du matériel agricole adéquat. Tout ceci est rendu possible grâce aux forces vives de l’association.

L’association a parfois recours à des prestataires externes notamment pour des interventions de grande ampleur nécessitant des moyens importants.

L’entretien du site passe aussi pour une grande partie par des interventions manuelles réalisées par le salarié technique et l’appui des bénévoles lors des chantiers nature. L’entretien des quelque 1,5 kilomètres de la ligne RTE moyenne tension traversant la zone occupe par exemple une bonne partie du temps de travail.

Tous ces efforts pour une gestion douce et intelligemment pensée en adéquation avec l’environnement et ses contraintes, se sont vu récompenser en 2021 où l’association de Langazel s’est vu remettre le prix spécial « Biodiversité et patrimoine bocager » lors du concours général agricole, volet agroforesterie et bocage, organisé pour la première fois par le Syndicat des Eaux du Bas-Léon.

D’un point de vue naturaliste, la gestion porte également ses fruits et l’association observe régulièrement des résultats encourageants. Les animaux, par leurs actions de broutement et de piétinement, ont augmenté les surfaces de prairies naturelles et diversifié la lande humide. Dans ces parcelles, des nouvelles stations d’espèces protégées sont apparues comme pour le cas de l’orchidée Dactylorhiza incarnata.

Des prairies qui ont été fauchées tardivement accueillent de très nombreuses espèces animales comme les grandes sauterelles vertes (Tettigonia veridissima) et sont un lieu de reproduction privilégié pour beaucoup de papillons comme l’azuré commun  (Polyommatus icarius).

Dactylorhiza incarnata

Dactylorhiza incarnata

@Benjamin Zwittnig

Tettigonia verdissima

Tettigonia verdissima

@Vincent Le Viol

Polyommatus icarus

Polyommatus icarus

@Marie Blondel

Prix spécial

Prix spécial

@Vincent Le Viol